vendredi 4 janvier 2013

yesterday...

Hier, c'était l'anniversaire de mon frère défunt. Il aurait eu 43 ans.
Hier j'ai retrouvé un de mes carnet, celui de janvier 2010. Je m’interrogeais sur un 3ième enfant. Je n'osais rêver d'une fille. J'écrivais qu'il fallait que je lui souhaite ses 40ans qui devait être un peu triste puisqu'il avait perdu sa femme en couche même pas 3 mois avant. Je me posais des questions sur les relations frère et sœur. J'étais triste pour lui mais en même temps je le sentais si loin déjà. Ça faisait plus de 10 ans qu'il était parti dans ce pays faire sa vie et presque encore 10 ans qu'il avait parcouru le monde comme un aventurier. Nous avions 7 ans d'écart. Qu'elle fut la construction de notre relation, je ne m'en rappelle pas. Dans un de ces derniers mails avant sa disparition, il me parlait de la jalousie qu'il avait éprouvé quand j'étais née, moi la fille tant attendue, en parallèle avec mon deuxième fils qui avait fait une grosse bêtise le lendemain de la naissance d' Hello Kitty... Il m'avait dit ça lui passera, comme si à lui ça lui était passé... Nos vies étaient très très différentes, tellement différentes que j'avais souvent l'impression qu'on ne venait pas de la même famille. J'ai cette impression aussi avec mes 2 autres frères. Et avec mes parents; ne pas être de la même famille, ne pas partager à ce point nos idées sur la vie, les enfants, la générosité, l'empathie...
Le seul point commun, c'est l'envie d'ailleurs. Des rêves trop grands. Ma différence c'est que je suis plutôt raisonnable comme fille. J'ai eu des ailleurs (les States à 17 ans, Londres à 21 ans, pendant un an à chaque fois) et je chéris ces moments dans ma mémoire comme un espace de liberté. Peut-être je me mens à moi-même. Quand j'étais jeune fille, je ne rêvais que d'un mari, des enfants, un boulot et une maison. Maintenant que j'ai tout ça, j'ai de nouveau envie d'ailleurs. J'aimerais tant prendre un an sabbatique et faire le tour du monde avec ma smala. Me sentir libre, aller de pays en pays et cultiver mes enfants autrement, in situ. J'ai envie d'en prendre plein les yeux comme si la beauté fragile de notre monde pouvait réparer quelque chose. Chaque fois dans mes voyages que j'ai pu visiter des endroits magnifiques, ça me reste et ça me donne des ailes. J'ai parfois tellement l'impression que je me suis construite ma propre cage. Et pourtant, c'était mes choix. Maintenant il faut faire avec. J'ai une amie américaine et plus âgée qui elle a fait le choix de la liberté totale, ne pas avoir d'enfant, changer de métier au grès du vent. Elle a aujourd'hui 62 ans et vient d'immigrer du Canada pour s'installer en France et apprendre le français. Nous parlions de nos choix de vie. Elle me disait que son choix n'était pas plus facile que le mien mais que c'était son choix et qu'elle l'assumait. Qu'elle savait qu'elle avait aussi choisi le chemin de la solitude. Alors assumons, assumons...et retournons à mes préparations de cours...
See you soon.
xoxo

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